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Introspection d'une dépression
7 janvier 2016

Décidément, même avec le demi-somnifère, j'ai eu

Décidément, même avec le demi-somnifère, j'ai eu du mal de m'endormir hier soir.
Pourtant c'est sensé m’assommer ce truc...enfin bon. 

Je m'interroge énormément sur le trouble comportemental qui m'a animé ces derniers mois...années?
Depuis quand exactement ai-je commencé à mentir comme ça? 
Je mentais sur tout, dés que je voyais une occasion de me trouver intéressant au travers du mensonge. Je finissais même par croire à mes propres mensonges! Et le plus dur, maintenant que je vois la vérité vraie, c'est que j'ai détruis beaucoup de choses en moi à cause de ça. Finit les désillusions et les fausses joies!
Mais pourquoi ai-je fais cela? 

Encore une fois, j'essaye de remonter le plus loin possible, là où mes souvenirs sont réels. Mais je sais que je m'en suis créé également. De faux souvenirs, fabriqués de toute pièces, auxquels je crois sûrement encore. Comment discerner ce qui était et ce qui n'était pas, alors qu'au fond de moi je me suis persuadé que le faux est vrai?
Je me demande si ce n'est pas à cause de mon enfance et de mon adolescence...
Au début, je n'étais qu'un banal petit garçon, dans une famille modeste; le père ouvrier et la mère à la maison. J'étais sage à l'école, personne ne me remarquait. Et lorsque je faisais des bêtises pour qu'on me voit parmi les autres, je me faisais sévèrement gronder. Alors j'étais de plus en plus sage. Je recevais parfois des félicitations lorsque je travaillais bien à l'école, mais le temps passant, mes parents trouvaient ça normal et ne me félicitaient plus. 
Rares étaient les professeurs qui me félicitaient également...
Et les autres copains/copines de classes? Ben, j'étais invisible pour eux. De toute cette vie de labeur à l'école, j'avais très peu d'amis. Le seul que j'avais était un autre petit garçon, non désiré par ces parents et battus par son frère et sa sœur. Mes parents le savaient et n'appréciaient pas trop que je le fréquente; alors je me suis éloigné de lui...c'était mon meilleur ami d'enfance, on se comprenait lui et moi.
Et puis de ce que j'ai compris, mes parents n'étaient pas très aisés, donc me faire des amis en dehors de l'école au travers d'activités extrascolaires, c'était compliqué parce que je culpabilisais de leur faire dépenser de l'argent. Il fallait que je me plaise dans la simplicité.
J'ai commencé à me trouvé des hobbys en solitaire. Et je me suis isolé...intérieurement j'entends.
J'étais très timide et secret, sans compter que la majorité des autres se moquaient de moi en permanence. 
Comment aurais-je pu être intéressant en étant rien d'autre qu'un souffre douleur? 
Sans compter les violences physiques, les coups dans les vestiaires, les pantalons baissés en pleine cours de récrée, le peu d'argent qu'on me volait...tu m'étonnes que j'avais du mal avec les filles. Et tous ces souvenirs là, ça remonte à la maternelle et toutes les années qui ont suivies! 
J'en porte encore les cicatrices, pour ne pas oublier...donc ce sont des souvenirs vrais.
Je me suis toujours écrasé face aux autres, toujours...
Et mon père me disait: "ignore les tous, ils n'en valent pas la peine!"
Et de la peine, qu'est ce que j'en ai eu...

Malgré tout, j'ai tenu jusqu'à mes 18 ans, où je pensais avoir accès au monde du travail facilement avec mes 90% de moyenne. 
Cela aurait signifié commencer une nouvelle vie...mais cela aurait été trop beau.
Je n'avais plus confiance en moi et je me détestais depuis trop longtemps, au travers du regard des autres; et ce fut l'année de ma première tentative de suicide. 
Je voulais sauter du haut de l'internat, mais j'ai fais marche arrière. Je voulais encore me battre. 
Je me suis lancé dans des études, en vain...la passion d'étudier n'était plus là. 
Puis j'ai fais une formation, qui m'a passionné, beaucoup, parce que l’électricité me fascine, depuis tout petit.
Mais l'entreprise pour qui je travaillais m'a exploité, pendant 3 ans, pour 300, 500 et 700€ par mois. 
j'ai travaillé 10 heures à -15° avec de la boue jusqu'au mollets dans une carrière, les grêlons qui me fouettaient le visage, poussés par un vent de 70kms/h alors que je ne portais sur moi que des tennis, un t-shirt, un pull et un jeans. J'étais sensé travailler en intérieur ce jour là...ce fut mon premier pas dans le monde du travail. J'ai découvert les termes: "avoir froid".
Ça a brisé en moi toute envie de rébellion contre eux.
Un jour, en haut d'un réservoir de 20m, alors que je tirais du câble sans harnais de sécurité par delà les rembardes, j'ai voulut lâcher prise, le vide m'appelait...deuxième tentative de suicide. C'est à ce moment là que j'ai commencé à boire de l'alcool. 
Et à partir de là, j'ai vécu dans le mensonge et la désillusion. Je comprends comment j'ai sombré dans la dépression. 

Sur la dernière année de formation, j'ai rencontré l'amour de ma vie et tout s'est éclairé. 
J'ai quitté la Belgique avec tout ce lot de souvenirs que j'ai voulut mettre derrière moi et oublier. 
Et malgré tout le bonheur qu'on partageait par amour, c'était trop tard. Au plus profond de moi, j'étais détruit. 
Et j'ai  quand même voulut vivre avec ça? Surmonter ça tout seul? Croire au bonheur alors que je ne croyais même plus en la vie, en ma vie? 
Ça a duré 6 ans, 6 ans à fermer les yeux sur mon passé. Et me revoilà au devant de la tentative de suicide. 

Quand ai-je commencé à mentir aux autres...à me mentir? Et pourquoi? Sans doute était-ce une façon de me protéger de tout ça. 

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  • Je crée ce blog pour partager une expérience traumatisante pour moi, dans le but d'écrire le chemin que je parcours; afin de ne jamais oublier contre quoi je me bat, et pourquoi je me bat. La dépression est une maladie, ne me jugez pas.
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